Le musée de la sirène, une fable légère de Cypora Petitjean-Cerf
Voila un petit livre qui se présente comme une jolie récréation dans la cour des lecteurs ! Un récit pêchu et original racontant comment Annabelle, femme et artiste peintre, la trentaine, dérobe dans l’aquarium d’un restaurant chinois une sirène, oui !
Ce n’est certainement pas un livre simplet, ni un roman destiné aux enfants. C’est une histoire fantasque qui nous empêche de fermer et de reposer le livre ! Je l’ai vraiment apprécié, ce petit récit. ("ça se boit tout seul, tiens!")
On suit le cheminement d’Annabelle à travers celui de sa relation étrange et compliquée avec cette nouvelle venue dans sa baignoire, qui, au début, est réellement toute petite. On comprend que la sirène est un miroir de la vie d’Annabelle, mieux, elle en devient l’un des ressors fondamentaux de son existence. Cette cohabitation est tantôt attendrissante, tantôt inquiétante, tantôt dynamique et stimulante, au fur et à mesure que la créature marine grandit. On ne sait pas réellement quoi retenir de ce roman mais on garde en mémoire toutes les émotions du personnage confronté aux aléas de ses expériences avec la sirène.
Ce très court roman propose selon moi une certaine vision, métaphorique, de la féminité, en perpétuel questionnement, en recherche de la beauté et de l’amour, en recherche de la vie ; mais, par sa proximité avec le conte, il offre vraiment un instant de lecture très agréable.
Si le texte ne se classe pas dans la grande liste « panthéonique » de la littérature, il laisse tout de même un très bon souvenir, comme le goût lointain, sur le palais, d’un bonbon savouré.