Montespan ouvre le bal de Mylittérature!

2 juin 2014

Montespan ouvre le bal de Mylittérature!

Autant dire que je l'ai lu en deux temps trois mouvements!

Impossible de résister au travail de Jean Teulé, affilié à l'univers de la bande-dessinée, et qui a révélé son grand talent dans l'écriture de romans historiques, emprunts d'un humour terrible.

Notre Montespan, comme l'indique son titre, a été le fameux Cocu magnifique sous Louis XIV, et pour cause, sa femme, la marquise de Montespan, dite Athénaïs, devient l'une des favorites connues du Roi Soleil. Si les époux voient en ce temps un privilège dans le fait que leur femme soit choisie, choyée (et sautée) par le roi, le marquis de Montespan (le pauvre) ne le voit pas de cet oeil... Sa tendre aimée, on la lui vole, scandale! infâmie! injustice! C'est pour lui une tragédie inégalable qui l'amène à maudire le roi en public (ce qui frôle le crime de lèse-majesté), à réclamer dans les cercles mondains sa magnifique épouse!

Je ne connaissais pas ce personnage historique, et sans rien savoir de lui, j'ai lu cette oeuvre. Au fil des pages, je pensais: "quelle imagination, ce Teulé!", mais sachez-le, tous les événements racontés sous la plume de Monsieur Teulé sont exacts et d'autant plus étonnants! Ce célèbre marquis, et maintenant personnage de roman, nous donne une démonstration de courage, de passion et de ténacité presque maladive!

Le Montespan, c'est le roman qui défie Molière car il donne à voir un visage touchant et héroïque à celui qui fut en son temps la cible du tout Paris, y compris de Molière (lèche-botte du roi, va!), en défendant le droit d'aimer sa belle marquise, en refusant non pas la honte du cocufiage (Montespan n'a pas peur du ridicule) mais le vol et la salissure de son grand amour par le tout puissant Louis XIV (qui aurait un grand château, mais une petite quéquette..).

(Le Montespan est paru en 2008, édition Pocket)