Dracula, de Bram Stoker. Billet de Nicolas Bargin
Dracula est inscrit, comme Frankenstein dans l’imaginaire collectif, visité et revisité par le cinéma. Or il faut revenir au roman de Bram Stoker pour comprendre l’origine de l’engouement pour ce personnage.
Dracula est un roman épistolaire, publié en 1897, dans lequel, le comte est finalement peu présent directement, tout en œuvrant dans l’ombre. Le vampire n’est pas un personnage nouveau dans la littérature, mais ce roman nous plonge dans un univers fantastique et angoissant. Partant de Transylvanie, l’essentiel des péripéties se déroule à Londres et aux alentours. L’histoire est racontée par les principaux personnages à la première personne, entre des lettres et des extraits de journaux intimes, qui ne nous donnent que des informations partielles. Mais le roman prend alors une tournure psychologique, qui nous laisse imaginer les machinations de Dracula, et l’emprise de celui-ci sur certains personnages. Van Helsing, docteur, tueur de vampire est l’artisan du dénouement du roman, celui qui comprend et qui connaît, loin aussi des clichés véhiculés par Hollywood, même si on retrouve l’ail, les crucifix et autres traditionnelles armes contre les vampires.
Il faut aussi noter la présence de deux personnages féminins très présents. La première est la victime de Dracula, devenue vampire elle-même, dont il faut que le mari accepte une nouvelle mort de manière tragique, avec de belles pages sur l’amour. La seconde est très importante, nous montrant la force d’une femme que Dracula a « contaminé », mais qui pourtant se trouve être l’actrice de sa destruction, grâce à son intelligence et à sa compréhension de toute l’histoire.
Certes, Dracula reste un roman long, avec quelques longueurs, mais il faut le lire pour saisir toute la complexité du personnage, et pourquoi il a fasciné tant de lecteurs.