Les Eternelles, Yves Simon, billet de Nicolas Bargin !
Comment écrire un roman sur l’amour ? Il y a tellement de livres qui nous en parlent, qui cherchent à nous faire rêver que certains s’éloignent de la réalité. Or c’est aux questions fondamentales de la rencontre et du désamour qu’Yves Simon s’intéressent.
Qu’est-ce qui fait que deux êtres s’attirent comme des aimants ? « Quelle est cette chose qu’une personne n’est pas et nous la fait aimer en dépit de ce qu’elle est » ? Qu’est-ce qui les conduit à se séparer ou à ne pas se comprendre ? Qu’est-ce qui nous fait souffrir dans l’amour ? Yves Simon tentent de répondre à ces questions à travers une histoire mélangeant autobiographie et fiction, point de vue féminin et masculin.
Ce roman que j’ai lu deux fois est riche d’une analyse fine qui vient mettre en lumière nos propres expériences amoureuses. Au-delà des histoires qui se confrontent, entre s’entremêlent, l’écriture de l’auteur s’approche parfois d’un questionnement philosophique et psychologique sur le corps de l’autre, sur les non-dits, sur les illusions, les incompréhensions, sur les relations entre amoureux.
Les Eternelles, ce sont nos histoires d’amour qui ne disparaissent jamais, quoiqu’elles aient pu être. « Que restera-t-il de nous ? De ce curieux lien qui nous a unis, malgré nous et à cause de nous ? Une trace dans le monde à jamais […]. C’est cela qui rend sacré l’amour au-delà de l’histoire elle-même et du temps passé, par ceux qui l’ont vécue […]. Votre histoire est sortie du temps des corps pour aller rejoindre l’éternité, s’acheminer là où le désir n’existe pas, où seuls comptent l’extrême attention que vous vous êtes portés l’un à l’autre ».
On pourrait citer tant d’autres passages d’un roman qui nous enrichit, qui nous aide à comprendre le mystère amoureux. Mais Les Eternelles, ce sont aussi les femmes du roman, quatre amantes et une mère aimante, héroïnes du roman. A lire absolument, parmi d’autres de cet excellent auteur.
« La vie tourbillone autour des futurs amants, pourtant, au milieu de ce chaos, une certitude : ton manque avait repéré le mien. C’est ainsi que naissent les passions ».
(2004)