Je, François Villon, de Jean Teulé. Billet de Nicolas Bargin
On connaît Jean Teulé pour sa capacité à romancer la vie de certains personnages historiques, et certains de ses romans (Le Montespan, Charly 9) nous ont déjà plongés dans la réalité de ces époques en nous montrant en détail ce qu’elles étaient. C’est là une des qualités de cet auteur.
C’est avec peu de connaissances sur le personnage principal que j’ai lu ce roman. François Villon est un poète français du XVe siècle, qui a marqué l’histoire de la poésie française, mais je n’avais jamais rencontré ces poèmes ou ballades.
Dès l’ouverture, nous sommes confrontés à la vie de cette fin de Moyen-âge. Villon naît d’un père pendu au gibet, et d’une mère à qui il manque une oreille pour avoir volé, la famine régnant dans Paris. Sans être le thème principal, il faut bien avouer que les supplices, tortures et châtiments donnent une atmosphère particulière au roman, sans le rendre pénible, car c’est avec humour et ironie, qu’ils sont décrits, et semblent faire partie de cette époque si différente de la nôtre. Le réalisme du roman nous oblige à relativiser certains jugements, et à apprécier le caractère policé de notre propre siècle.
Je, François Villon, nous fait donc découvrir l’histoire de ce poète, au caractère si particulier. Villon est un esprit libre, qui ne s’embarrasse pas de principes moraux. Mais c’est surtout un être aventureux, qui nourrit ses poèmes des difficultés de son existence. Jean Teulé réussit le pari de nous faire lire les textes du poète, parfois difficiles d’accès, et de les éclairer, non par une analyse littéraire, mais par un roman historique et biographique.
Si vous avez aimé les autres romans de Jean Teulé, celui-là ne vous décevra pas !